Communications

Mystère Frontenac/Mystère Mauriac. Mythe et réalités par Patrick Rödel – séance du 9 novembre 2020

Mystère : au départ le terme désigne les cérémonies en l’honneur d’une divinité, accessibles aux seuls initiés. D’où, chose tenue secrète, cachée. Ce qu’il y a d’inexplicable pour la raison humaine dans un contexte religieux, puis dans un contexte plus général.

Mythe : discours imaginaire sur l’origine.

                             Les histoires de famille sont un sujet inépuisable pour la littérature romanesque. Elles résistent et à la prétention des post-modernes d’en finir avec la forme romanesque et aux soubresauts que la structure familiale a connus ces derniers temps. L’autofiction ne s’en est pas véritablement éloignée.

                            Mauriac, quant à lui, a donné de la famille bourgeoise bordelaise une peinture d’une cruauté qu’on lui a souvent reprochée – Noeud de vipères, Génitrix – pour ne prendre que ces textes emblématiques – peuvent difficilement passer pour un plaidoyer en faveur de la famille. Mais dans le contexte du « familles, je vous hais » de Gide, les critiques de Mauriac présentent cette particularité de s’effacer devant la grâce qui vient racheter, à la fin de l’histoire, les plus noirs de ses personnages. 

                             Dans ses écrits autobiographiques, en revanche, Mauriac a donné, de sa propre famille, une vision qui contraste fortement avec celle de ses romans. L’image, ici envahissante, est celle des cinq enfants Mauriac pressés autour de leur mère, Claire,  sainte femme qui, après la mort de son mari,  s’est sacrifiée pour ses enfants ; mère poule dont les ailes protectrices servent de refuge à ses petits. Je me suis toujours étonné de la tristesse qui émane des photos où les enfants Mauriac entourent leur mère dont le visage est d’une austérité assez marquée – pas de sourire, pas de fantaisie -. On ne peut que souhaiter que ces pauvres petits puissent prendre leur envol loin du nid maternel. Ce que tous n’ont pas réussi à faire.

                                     Il est pourtant un roman qui tranche, dans une certaine mesure, avec la noirceur des livres que j’ai cités, c’est Le Mystère Frontenac. C’est celui qui semble s’inspirer le plus de l’expérience même de François. Je rappelle l’intrigue qui est mince, en réalité : Blanche qui a  perdu son mari élève ses cinq enfants avec l’aide de Xavier, leur oncle. L’évocation de ce que Mauriac appelle « cette flaque d’enfance » est remplie de ses propres souvenirs, « sa petite figure mince lui faisait de grandes oreilles. La paupière gauche était tombante, recouvrait presque tout le globe de l’oeil », « leurs oreilles en ailes de Zéphyr », la prière du soir, sauf quand l’oncle Xavier est là, la pêche aux anguilles etc.. « La lente vie de l’enfance coulait, qui semble ne laisser aucune place à l’accident, au hasard ». Mais la loi de la famille est implacable et Jean-Louis, l’aîné qui rêve de faire des études de philosophie, doit s’y plier et s’occuper des affaires familiales : « Il ne s’agit pas de bonheur pour eux, mais d’agir en vue du bien commun et dans l’intérêt de la famille. » « Les aulnes, d’où s’élève la voix redoutablement douce, s’appellent des vergnes, au pays des Frontenac, et leurs branches y caressent un ruisseau dont ils sont seuls à connaître le nom. Le roi des Aulnes n’arrache pas les enfants Frontenac à leur enfance, mais il les empêche d’en sortir ; il les ensevelit dans leur vie morte ; il les recouvre de souvenirs adorés et de feuilles pourries. » Les autres enfants se dispersent, Blanche vieillit, « elle pensait à l’agonie, à la mort, au jugement de Dieu, au partage des propriétés. » – quel ordre admirable ! Quand elle meurt, Yves, l’enfant préféré n’est pas là (comme François lui même lors de la mort de Claire). « Jean-Louis, c’est Yves qui parle, quand José sera revenu du service, il faudrait habiter ensemble, se serrer les uns contre les autres comme des petits chiens dans une corbeille.. » Il savait, bien sûr, que ce n’était pas possible. Plus réaliste, Jean-Louis  n’envisage cette union que dans la mort : « C’était à leur ombre ( celle les grands chênes de  la propriété de Bourideys) qu’il eût fallu creuser une profonde fosse pour y entasser, les uns contre les autres, les corps des époux, des frères, des oncles, des fils Frontenac. Ainsi la famille tout entière eût-elle obtenu la grâce de s’embrasser d’une seule étreinte, de se confondre à jamais dans cette terre adorée, dans ce néant. » Mais la dernière image est plus poétique : « Le mystère Frontenac échappait à la destruction, car il était un rayon de l’éternel amour réfracté à travers une race. L’impossible union des époux, des frères et des fils, serait consommée avant qu’il fût longtemps, et les derniers pins de Bourideys verraient passer, – non plus à leurs pieds, dans l’allée qui va au gros chêne, mais très haut et très loin au-dessus de leurs cimes, le groupe éternellement serré de la mère et de ses cinq enfants. »

                        On dit du Mystère Frontenac qu’il est le plus autobiographique des romans de François Mauriac. Encore faut-il s’entendre sur le terme. Il ne faut pas attendre de l’écrivain qu’il fasse œuvre d’historien ; son imagination créatrice est toujours à l’oeuvre même lorsqu’il aborde les terres de l’intime. En tout cas, les autres membres de la famille n’ont pas accueilli ce livre avec enthousiasme. C’est une sacrée volée de bois vert de la part de sa sœur et de ses frères qui s’abat sur François quand ils découvrent l’image qu’il a donnée de leur enfance commune – pour des raisons différentes, chacun y trouve à redire – Geneviève, sa sœur lui reproche d’avoir trahi certains secrets de famille, Jean son frère prêtre n’a pas apprécié les jugements sévères portés à l’égard des patrons sociaux héritiers de Marc Sangnier,  Pierre s’étonne du manque d’indulgence que le narrateur a à l’égard de sa mère et Raymond s’étonne tout au contraire de cette vision idyllique de la famille qui correspond si peu à son expérience personnelle. On ne joue pas impunément avec des souvenirs qu’on croit communs alors qu’ils sont colorés de manière tellement différentes selon les uns et les autres.

                         Réponse de François à la lettre de Raymond : « Ainsi ce livre, qui émeut et touche tant d’inconnus, et dont j’avais la naïveté de penser qu’il vous fendrait le cœur, vous trouve insensibles – et même en ce qui te concerne – furieux. Cette haine de ton enfance ! Cette vision de maman reniant sa vie devant la mort ! Eh bien, je t’accorde tout : rien n’est beau, hors de ce que les poètes recréent. Mais ils devraient prendre garde, quand ils transfigurent leur enfance, qu’un triste témoin ne demeure pas pour leur mettre le nez dans leur mensonge trop beau (…) Voilà donc ma dernière baudruche crevée. Cette famille que j’ai tant aimée, n’existe pas. Ce livre qui bouleverse tant de cœurs est un faux, et j’éclate de rire quand on m’en parle. Il n’y a que Dieu qui ne soit pas inventé. »

                          On pourrait en rester là.  Mais l’étrange de l’histoire, c’est que Mauriac ne cessera pas de faire référence à l’esprit Frontenac  quand il s’agit d’évoquer l’entente qui règne entre les membres de la fratrie mauriacienne                                                                                                                                              

  « Frontenac » est visiblement pour lui un autre nom pour « Mauriac ». Et cela jusqu’à la fin de sa vie. 

                         Or la réalité, au-delà de la dispute purement familiale que soulève la parution du livre est évidemment tout autre. Je n’en veux pour illustration qu’un détail qui passe généralement inaperçu, sauf de Raymond, évidemment : le personnage de Jean-Louis qui est contraint par sa mère de renoncer à sa vocation profonde pour reprendre l’affaire familiale renvoie à ce qui fut l’événement déterminant de sa vie. Il rêvait de faire des études de lettres ; il n’en fut pas question, sa mère s’y opposa avec la dernière vigueur – l’étude d’avoué d’un oncle serait vacante à  la mort de celui-ci, et il n’avait pas d’héritier direct : « tu feras ton droit, mon fils ! ». Pas de discussion possible. Raymond ne trouva aucun appui du côté de ses frères ; il n’eut pas le courage de s’opposer au diktat maternel – ces choses-là, à l’époque, n’étaient pas envisageables. La mort dans l’âme, il mit ses rêves de côté ; mena, sans enthousiasme, des études qui ne lui plaisaient pas – ; quelques années plus tard il rencontra celle qui allait devenir sa femme, Antoinette Bernard ; leur mariage fut heureux, ils eurent quatre filles – mais le désir d’écrire restait tenace chez Raymond ; il assista avec rancune, il faut le dire, à l’émancipation de son plus jeune frère qui partit à Paris où il ne fut pas long à connaître une bonne partie du milieu littéraire et qui, après la guerre, connut le succès qui devait la mener à l’Académie, au Nobel …..Pendant ce temps, Raymond écrivait, dans les rares moments de tranquillité que ses multiples charges lui permettaient. Ecrivain clandestin. Exigent vis-à-vis de lui même – deux manuscrits achevés ne lui semblent pas aboutis, il les garde au fond de ses tiroirs. Au début des années 30, il se sent plus libre et il commence à écrire ce qui sera son premier roman officiel.

                    Individu paraîtra en 34. Mais c’est là que se révèle une bien curieuse conception de la solidarité fraternelle et que le mythe du mystère Frontenac vole en éclats. Son frère François lui conseille très fortement de prendre un pseudonyme – dans ton intérêt et le mien, dit-il. Ton bonhomme ressemble aux miens, le cadre que tu as choisi est celui dans lequel j’ai situé mes romans ; et même si ton livre est remarquable et t’appartient, les gens ne manqueront pas de dire que tu n’es que le frère de François Mauriac … Conseil qui peut s’entendre. En revanche, il est surprenant que François parle ici de son intérêt propre – on voit mal en quoi  pourrait faire de l’ombre au jeune académicien qu’il est d’avoir un frère romancier. Raymond, la mort dans l’âme cède (c’est sans doute sa deuxième lâcheté). Le manuscrit part à La Revue hebdomadaire – elle est dirigée par un ami de François Mauriac. Cette revue  organise un prix du premier roman. François Mauriac fait partie du jury qui décerne ce prix. Le manuscrit de Raymond est à peine arrivé sur le bureau du directeur de la Revue que toute la presse spécialisée sait qu’un frère de François Mauriac va publier un livre sous le pseudonyme de Raymond Housilane (c’est le nom d’une métairie près de St Symphorien) ; et qu’il n’y aurait nulle surprise à ce qu’il remporte le prix. On s’en réjouit ou on s’en moque selon qu’on est ou non un admirateur de François Mauriac. Et Raymond remporte effectivement le prix, ex aequo avec Edith Thomas. Ce qui déclenchera une flopée de réactions favorables ou défavorables.  

          Je me suis longtemps demandé qui avait mangé le morceau ; jusqu’au jour où je suis tombé sur un article de François Mauriac lui-même qui, en novembre, avant même que le livre soit sorti, annonçait que son frère R.  allait sortir, sous le pseudo de Raymond Housilane, un livre qui serait sans doute remarquable. Incroyable perversité : imposer un pseudo et le dénoncer. Il aurait voulu torpiller le livre de son frère qu’il ne s’y serait pas pris différemment. 

            Il y eut quand même quelques critiques assez perspicaces (Ramon Fernandez, Robert Brasillach, entre autres) pour pour reconnaître la réussite et l’originalité profonde d’Individu. Le livre fut un vrai succès.

            Du second livre de Raymond Housilane, Amour de l’amour (1936), nous ne savons pas comment François Mauriac le jugea. Mais force est de constater que les relations entre les deux frères se refroidirent nettement. Cet oncle Raymond, écrit Claude Mauriac,  dont la maison est un peu éloignée du chalet de St Symphorien est aussi « plus loin de nos cœurs ». Le fait est que François supporte mal d’avoir un concurrent au sein de sa propre famille.

         Il a beau faire appel à l’esprit Frontenac pour affirmer que sa joie est grande de voir le succès de son frère, le cœur n’y est pas. Il dira même, avec cette franchise rouée qui le caractérise souvent qu’il trouve tout à fait normal qu’un frère ne se réjouisse pas qu’un de ses frères rencontre un succès dans un domaine qui lui semble lui appartenir de plein droit et sur lequel sa souveraineté est de longtemps établie. Mais que l’esprit Frontenac lui permet d’échapper à ce type de réaction et qu’il est, il le jure, très fier du livre « remarquable » de son grand frère. A trop répéter ce mot de « remarquable », François lui ôte une parie de sa signification.

          « Remarquable », on aimerait savoir ce qui permet à Mauriac de porter ce jugement, on aimerait qu’il argumente, qu’il dise en quoi et pourquoi ce livre est remarquable – or, la seule chose qu’il dit, c’est que le personnage principal d’Individu ressemble à « ses » types, les héros de ses derniers romans – bref, pas très original – et qu’ils évoluent dans le même cadre. Rien sur l’écriture, rien sur la noirceur du personnage qui se démarque par ce trait du « type » mauriacien, rien sur la construction même du roman qui commence par la mort de son personnage et qui sait fort habilement déjouer les attentes du lecteur qui espère peut-être un apaisement des tensions extrêmes qui traversent le roman par une rupture qui accroît davantage encore la distance qui sépare Tiburce du reste de l’humanité.

                             

                          

                          Le Mystère Frontenac est une œuvre romanesque – dont acte ; François Mauriac lui fait jouer un autre rôle – celui de mythe unificateur qui permet d’occulter les dissensions, les querelles, les lâchetés, les jalousies, les inimitiés qui jalonnent l’histoire de la famille Mauriac. La psychanalyse freudienne a mis au jour le drame oedipien comme lieu où se nouent les équilibres et les déséquilibres de l’enfant et de l’adulte qu’il va devenir. Il ne s’est pas intéressé aux conflits qui déchirent la fratrie, aux sentiments ambivalents qui caractérisent les rapports entre ses différents éléments, à l’amour-haine qui s’y manifeste.

                         Les relations entre François et Raymond Mauriac illustrent cette réalité complexe (de même que l’absence de relations entre Raymond et Pierre ; de même aussi, sans doute, que, l’abandon  de Jean, le prêtre, au moment où il aurait eu le plus besoin d’être entouré par les siens – et l’omerta sur son suicide ne tient pas seulement à l’horreur suscitée par le fait qu’un prêtre puisse commettre un tel geste, mais aussi sur la mauvaise conscience de ses frères et de sa sœur – ceci, en l’absence de documents précis reste une hypothèse. La seule chose sûre, c’est que Jean a écrit à François pour lui faire part de l’épreuve qu’il traversait et que François n’a pas perçu l’urgence qu’il y avait dans cet appel ; pris dans l’agitation de l’immédiat après-guerre, il ne lui a pas répondu).

                         François n’accepte que l’on vienne marcher sur ses plates-bandes, il est le poète de la famille. Tant que Raymond joue son rôle d’avoué, de bon mari et de bon père, de bon gestionnaire des pins de son petit frère – il n’y a pas de problème ; François Mauriac peut même évoquer avec gratitude ce frère aîné qui lui a fait découvrir, quand il était adolescent, la poésie de Vigny, il peut l’intégrer dans cette légende familiale qu’il est en train de constituer comme objet littéraire. Mais que le grand frère se mette à son tour à écrire, que certains  critiques puissent dire qu’ils trouvent son livre plus fort que ceux de son frère – c’est une  autre affaire. Les relations  s’espacent. Raymond se plaint de ne pas savoir quand son frère est de passage. Le mythe Frontenac semble ne plus très bien fonctionner. Il y a d’un côté François et Pierre dont la complicité ne s’estompera jamais – même lorsque la Guerre de 40 les verra choisir des camps différents. De l’autre, Raymond, qui me paraît très isolé. Il est vrai que François Mauriac et Pierre partage la même foi alors que Raymond a hérité du côté Mauriac un athéisme définitif.

                        Raymond Mauriac meurt le 6 juillet 1960. Et François Mauriac lui consacre son Bloc-notes de la semaine : 

                          « Mon frère aîné vient de mourir, Raymond, qui avait fait à Bordeaux une carrière  d’avoué. Mais le roman l’avait tenté lui aussi. Sous le pseudonyme de Raymond Ousilane (sic) il en publia trois (deux en réalité) dont l’un au moins attira l’attention des critiques et reçut le prix du Premier roman » (ce qui laisse entendre que le second ne valait pas grand chose – ce qui est très discutable). L’épitaphe est courte. Rien n’est dit sur ce prix ni sur l’âge qu’avait Raymond quand il le reçut ni sur son contenu ni, surtout, sur ce que François, lui qui avait, en ce domaine, une certaine expertise, en avait pensé. François Mauriac revient la semaine suivante sur la disparition de ce frère, et là encore ce qu’il dit est assez surprenant – « Cet amour de la lande c’est moi qui l’aurait exprimé dans mes livres, mais lui qui l’aura réellement vécu dans ses courses sans fin, l’arme à la bretelle, à travers les taillis et les marais de Saint-Symphorien ».

                      Je vois dans cette formulation, l’affirmation par François Mauriac lui-même de son antériorité et de sa supériorité sur son frère. Et finalement sa volonté de ne pas le considérer comme un écrivain à part entière. Cf l’anecdote de Michel Suffran : deux romanciers dans la même famille et la même génération, c’est trop. Cf la surprise d’Anne Wiazemski quand elle apprend que l’oncle Raymond avait écrit des bouquins. Elle n’en avait jamais entendu parler. Ce qui en dit long sur l’espèce d’omerta qui a pesé sur la production littéraire de Raymond Mauriac.

                            NB :  Que la mémoire familiale continue de préserver certains secrets, cela ne me choque nullement. Mais que les biographes en revanche continuent de perpétuer les légendes bâties pour camoufler des vérités un peu dures à dire, cela me paraît inadmissible. La question est de savoir s’ils font œuvre d’historiens ou de thuriféraires. C’est d’ailleurs sur un constat de la sorte que Henri Guillemin a bâti une partie de son travail – Chateaubriand dans les Mémoires d’Outre-tombe, Musset dans les Confessions d’un enfant du siècle, Gide dans son Journal, et d’autres, ont prétendu dire la vérité, se mettre à nu sans artifice – prenons-les au mot et voyons ce que les faits nous révèlent. S’il apparaît qu’ils ont truqué leurs aveux pour qu’ils soient convenables et qu’on leur pardonne un moment d’égarement, il n’y a aucune raison d’entrer dans leur jeu ; cela ne remet nullement en question la qualité littéraire de leur texte – mais un mensonge, pour bien écrit qu’il soit, ne cesse pas pour autant d’être un mensonge.